jeudi 2 août 2018

Elon-m, deux escapades sénégalaise et chinoise

Dans le cadre des activités de l’artiste peintre

Dans un intervalle de deux mois, l’artiste peintre Elon-m Catilina Tossou, alias Elon-m, a participé à deux rendez-vous artistes importants : la Biennale de Dakar, en avril-mai 2018, et les ’’Camps d’été’’ de l’Université de Chongqing, la quatrième ville développée de la Chine, en juillet de la même année. Ces deux événements viennent enrichir l’expérience d’un jeune créateur béninois aux horizons plus que jamais ouverts.

Elon-m, à Pékin, plus précisément à Hanban, la base de l'Institut ''Confucius''
Deux expositions en ’’off’’, plusieurs rencontres et un carnet d’adresses enrichi. Le bilan que réalise l’artiste peintre béninois Elon-m Catilina Tossou, alias Elon-m, de sa participation à la treizième édition de ’’Daka’art’’, la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, ce qui l’a amené à séjourner dans la capitale sénégalaise du 26 avril au 23 mai 2018, pour un événement qui s’est déroulé du 3 mai au 2 juin, sur le thème de ‘’L’heure rouge’’.
A en croire Elon-m, ’’Dak’art’’ 2018, comme dans les éditions précédentes, s’est fait le rendez-vous des professionnels des arts plastiques et des arts visuels. De son côté, l’artiste a été intégré dans la catégorie des expositions en ’’Off’’, l’apanage d’institutions particulières qui en sont les hôtes : les banques, les hôtels, les restaurants, les musées, les ambassades, les espaces publics et les résidences privées.

Un aperçu des toiles au Restaurant ''The Hub''
Ainsi, une vingtaine de ses toiles réalisées au couteau, a pu être consultée. D’abord, au Restaurant ’’The Hub’’, situé au centre-ville dakarois, trois peintres, deux installateurs et un architecte se sont produits du 7 au 14 mai. En compagnie de l’un des co-organisateurs de l’exposition, le peintre sénégalais Taha Diakhaté, notamment, Elon-m a fait contempler neuf tableaux majoritairement consacrés au Bénin, entre autres, aux revenants ’’Egungun’’. « Il s’agissait pour moi de faire la promotion de mon pays », commente-t-il, à ce propos. Quant aux sept dessins, ils portaient aussi sur le même sujet.

De gauche à droite, Yves Alavo, le mentor de l'artiste et, Elon-m, à la galerie du Restaurant ''Le Hub''
Ensuite, ’’Convergence’’ fut le thème de la seconde séance de démonstration collective de travaux artistiques, initiée par le promoteur culturel Daouda Dia. Cette exposition s’est tenue à l’Ecole de Bibliothécaires, d’archivistes et de documentalistes (Ebad), de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, du 3 mai au 2 juin 2018. Ici, le Camerounais Abdias Ngateu, les Guinéens Alseny Sakho et Ibrahima Thiam, puis le Béninois Elon-m étaient à l’honneur, et onze peintures du compatriote ont pu être vues.


Analyses

« Le système artistique fonctionne en des réseaux, dirigés par des mentors qui émanent des grands maîtres, des galeristes ou des responsables d’écoles internationales d’art », s’est désillusionné Elon-m, devant l’absence d’un tel processus dans son pays.

Elon-m, posant avec son aîné, El Anatsui (à gauche)
En effet, l’un ou l’autre de ces types de mentors est essentiel pour que l’artiste intègre les réseaux internationaux de l’art contemporain. Dans le cas d’espèce, l’artiste ghanéen El Anatsui, le plus cher de l’Afrique, chapeautait ses compatriotes créateurs ghanéens et ceux nigérians ayant utilisé son sillage pour participer à ’’Dak’art’’ 2018. Par ailleurs, un autre aspect des constats dakarois d’Elon-m : la prédominance des artistes contemporains de l’Afrique anglophones. 

De gauche à droite, les artistes de la jeune génération, Rémy Samuz, Elon-m, Achille Adonon, Eric Médéda, Benjamin Déguénon, Eliane Aïsso et, leur aîné à tous, Charly d'Almeida
Selon lui, du côté des francophones, le Sénégal, à travers ses artistes participants, s’est révélé comme un véritable chef de file, sans oublier qu’Elon-m a eu le plaisir et la satisfaction de croiser des confrères béninois à ’’Dak’art’’ 2018. 


Randonnée chinoise



De retour de Dakar, juste le temps de poser ses valises pour reprendre son souffle, Elon-m s’envole pour la Chine, pour Chongqing la « ville-marmite », telle qu’on l’appelle, du fait de la très grande chaleur qui y règne en été. Dans le cadre des ’’Camps d’été’’, un projet annuel de visites touristiques et pédagogiques, destiné aux apprenants étrangers de la langue chinoise, aux fins de récompense et de motivation de ceux-ci, l’artiste béninois a été accueilli dans la plus grande université de la ville, la ’’Chongqing Jiaotong University’’, spécialisée dans la formation en construction de ponts, du 1er au 19 juillet, comme les autres jeunes apprenants béninois sélectionnés avec qui il constituait une vingtaine de visiteurs.
En réalité, le Centre culturel chinois de Cotonou a désigné l’artiste pour prendre part à ce projet avec, comme missions, de faire connaître l’art béninois dans cette institution, de le promouvoir par des expositions et de mettre en valeur son talent de dessinateur à travers la représentation d’infrastructures de la ville de Chongqing, ce qui fut fait par un vaste répertoire d’œuvres : trente dessins sur divers éléments de la culture béninoise, six tableaux, tous partis du Bénin, et huit travaux de dessins réalisés dans la ville, en plus de deux toiles.

Elon-m, posant devant ses oeuvres, au cours du vernissage d'une exposition à l'Université de Chongqing ...
Concernant ces huit œuvres, elles montrent les points névralgiques de Chongqing : entre autres, la gare de métro faisant face à l’université, un site de tournage de films, les entrées numéros 1, en peinture, et 2, en dessin, de la ’’Chongqing Jiaotong University’’. 

... laissant les visiteurs contempler ses dessins ...
Quant aux deux toiles, elles matérialisent, respectivement, la façade l’Université et la coopération entre les universités de Chongqing et d’Abomey-Calavi, cette seconde étant de fondement d’inspiration cubiste. 

... et ses toiles
En fin de compte, la satisfaction d’Elon-m, après cette visite laborieuse en Chine, la deuxième de sa jeune carrière. « J’ai beaucoup aimé ce séjour ; j’ai aimé nos hôtes et eux aussi m’ont aimé », se réjouit, d’un œil nostalgique, Elon-m.



Oeuvres choisies


Des dessins 

Vue extérieure de la gare du métro de la ville de Chongqing, qui fait face à l'Université
Site de tournage de films, qui fait office de parc d'atteraction
Entrée numéro 2 de l'Université de Chongqing
Parc d'attraction très fréquenté par les amoureux, les jeunes couples
Domicile abandonné d'un ancien empereur de la province
Vue extérieure d'une partie de la ville de Chongqing, dans les montagnes
Aperçu de l'une des façades de l'Université



Des toiles

Tableau offert à l'Université, qui symbolise l'amitié, le brassage entre les universités d'Abomey-Calavi et de Chongqing
Entrée numéro 1 de l'Université (Tableau offert à l'Université)

Marcel Kpogodo 

mardi 13 mars 2018

Elon-m, les nouvelles influences vodoun


Face à une inspiration instantanée de l'artiste

Elon-m, de son vrai nom, Elon-m Catilina Tossou, artiste contemporain, sort à peine d'une exposition collective, en cours jusqu'au 24 mars 2018, au Centre culturel chinois de Cotonou, qu'il s'est déjà mis au travail. Le résultat en est un nombre exhorbitant de nouvelles toiles, des dessins dont il détient le secret des matériaux et des techniques, d'une composition novatrice, utilisés. Ces oeuvres sont inspirées des réalités religieuses endogènes du Bénin, celles liées au vodoun. Ceci lui permet la narration de gestes, de mouvements sacrés de la part de simples individus de la société, qui manipulent les énergies sacrées ou qui en sont victimes, ce qui donne lieu à plusieurs champs différents d'états, de situations. Découvrons plutôt quelques-unes de ces toiles ...


''Métamorphose 2''
''Métamorphose 1''   





 
''Egungun - Les revenants''
''Lègba''
''Mickey africain''
''Récade''
''Sortie d'enfant''
''Duplication''

''Lègba épouse''

''Métamorphose 3''
''Tchango''
''Appel des esprits''
''Egungun en démonstration''
''Egungun en démonstration 2''
''Métamorphose 4''
''Sakpata''
''Appel dans le vide''
''Lègba métamorphosé''
''La délivrance''

''Métamorphose accidentelle''

lundi 5 mars 2018

L’artiste Elon-m, plusieurs facettes du dialogue

Dans le cadre du vernissage d’une exposition éponyme au Centre culturel chinois


La Salle polyvalente du Centre culturel chinois accueille, actuellement, une exposition dont le vernissage a eu lieu dans la soirée du samedi 24 février 2018. Parmi les quatre artistes présentant les résultats de leur travail, Elon-m laisse découvrir des postures diversifiées du ’’Dialogue’’, thème de l’exposition.

Elon-m Catilina Tossou, dans ses explications, sur l'exposition indiquée

Dialogue politique, interculturel ou d’un tout autre ordre. De son nom à l’état civil, Elon-m Catilina Tossou, Elon-m en présente quelques-unes des manifestations dont certaines sont inattendues, à travers l’exposition, ’’Dialogue’’, dont le vernissage s’est déroulé le samedi 24 février 2018, à la galerie du Centre culturel chinois, un événement qu’il est important d’inscrire dans le contexte de la célébration du ’’Happy chinese new year’’ (Hcny), le Nouvel an chinois.
Sur une bonne quinzaine de toiles réalisées en résidence de création, qu’il soumet au regard du public, jusqu’au 23 mars prochain, sept sont visibles dans différents halls du Centre culturel chinois. Quant aux huit restantes, elles s’intercalent avec les tableaux produits par deux autres peintres avec lesquels Elon-m se trouve en exposition, Achille Zohoun et Esther Bigo, sans oublier que, par ses sculptures, Charly Djikou marque son analyse du thème du dialogue.
Dans un premier temps, le jeune artiste contemporain présente le sujet indiqué comme un processus mettant face-à-face des hommes de pouvoir et des personnes qui leur sont assujetties, par l’œuvre, ’’Mouvement de dialogue’’ I, laissant figurer essentiellement une table symbolique de discussions, dont les contours du dessin sont stylisés. Ensuite, ’’Danse d’initiation’’, notamment, fait subtilement la remarque de l’existence de plusieurs points de similitude entre des danses traditionnelles béninoises et chinoises, en ce qui concerne la tenue des pieds, la gestion des accoutrements, le choix des couleurs, entre autres, du rouge qui revient, de manière récurrente, dans les deux cultures. Le signe d’un palpable dialogue interculturel entre la Chine et le Bénin.
Par ailleurs, ’’L’ombre rouge’’ frappe par le rude combat qu’il suggère pour la conquête de la lumière, seule capable de réduire à néant l’emprise dominatrice de l’ombre rouge, un pouvoir de grande dictature, de forte oppression. En outre, avec ’’Dialogue des couleurs’’, il est absolument proposé un creuset formel pour la tenue d’échanges, de discussions salvatrices, un appel, semble-t-il, à la manifestation du minimum nécessaire d’humilité que suscite simplement le sang, afin que des protagonistes entrevoient de converger vers un point focal donné, pour l’exercice du dialogue. Et, comme pour correspondre avec l’actualité politique, Elon-m livre ’’Chemin de dialogue’’, montrant que, dans certaines circonstances, le compromis est difficile pour la rencontre initiale entre des membres de camps opposés. Paysagiste, le peintre l’est aussi, dans une finesse des représentations, ce qui contribue à le hisser haut, dans le genre, surtout lorsqu’on considère la toile 17, ’’Sans titre’’.
Manipulant avec un contraste agile les couleurs, faisant du rouge celle de sa prédilection, Elon-m, au fil des expositions, manipule, d’une part, à profusion et à perfection, un abstrait, géométrique, rendant, ceci, par cette caractéristique précise, décryptable, de même qu’il s’est fait un expert rare, au Bénin, d’autre part, de la manipulation du couteau, cette petite truelle de maçon, qui lui sert de pinceau. En ces temps de crise sociale, il est fortement recommandé de consulter le regard d’Elon-m sur les tenants et les aboutissants de l’accès au dialogue, à la Salle polyvalente du Centre culturel chinois.



Marcel Kpogodo